En 2020, nous avons tous été contraints de nous confiner chez nous.

Ce confinement, qui a duré deux mois et demi, et les longs mois d’incertitude après ont eu un impact sur un grand-nombre d’entre nous.

Les demandes de suivis ont augmenté dans les institutions, mais aussi en libéral.

Face à l’engorgement de ces services (qui l’étaient déjà depuis de longues années), l’État a souhaité accélérer le processus de remboursement des suivis auprès des psychologues en libéral.

Et ceci en faisant fit du code de déontologie des psychologues qui refuse la paramédicalisation de la profession.

De plus, le parcours proposé aux patients pour obtenir un remboursement est long et fastidieux :

1- Tout d’abord, la personne doit se rendre chez son médecin généraliste pour obtenir son accord de prise en charge.

2- Pour obtenir cette prise en charge, il faut que son médecin traitant leur diagnostique un trouble dépressif ou un trouble anxieux d’intensité moyenne.

Donc EXIT les troubles dépressifs / anxieux sévères, les états de stress post-traumatique, les Troubles obsessionnels compulsifs…

3- Une fois le diagnistic posé, la personne a le droit à 8 séances de 30 à 40 minutes.

4 – Si, à la fin des 8 séances, il est nécessaire de continuer le travail, alors la personne doit retourner chez son médecin traitant, qui l’orientera, cette fois-ci, chez un psychiatre qui validera ou non la poursuite du suivi.

Personnellement, mes séances ont une durée de 50 minutes, et par expérience, je vois bien qu’il m’est impossible de faire des séances de 30 à 40 minutes.

Que ce soit en thérapie EMDR, ou Sensori-motrice, aucun travail correct ne serait être fait en si peu de temps.

De plus, actuellement il y a une pénurie de psychiatres, et il devient très difficile d’obtenir un rendez-vous, alors cela va mettre vraiment en péril le suivi psychothérapeutique de la personne s’il ne peut trouver un psychiatre qui l’autorisera à continuer son travail thérapeutique.

Donc ce dispositif est maltraitant pour les patients, car ils n’auront ni le choix de leur thérapeute ni de la durée, et encore moins de la spécialité.

Mais il est également maltraitant avec les psychologues, qui devront « enchaîner » les séances afin de pouvoir avoir un revenu décent.

Ainsi pour un psychologue qui fait 8 séances par jours, il devra doubler ses rendez-vous pour gagner moins que lorsqu’il faisait 8 séances par jour.

Je n’aimerais pas être sa dernière patiente, qui aura devant elle un psy complètement épuisé et qui ne pourra pas effectuer un suivi convenable.

Je ne suis absolument pas contre un remboursement des séances de psychothérapie par la sécurité sociale, mais pas dans ces conditions.

Conditions qui maltraitent les patients et leurs thérapeutes.

 

Pour toutes ces raisons, je N’ADHÈRE PAS AU DISPOSITIF MON PARCOURS PSY, et j’ajouterais que je le boycotte, du moins dans la forme actuelle.

J’espère avoir été explicite et que vous aurez compris l’importance de soutenir votre psy dans cette démarche, afin que vous puissiez avoir les meilleures conditions pour votre suivi thérapeutique !

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